« Quand nous avons fait connaissance, tu étais une nature sauvage, brute, tout à la fois bucolique et impétueuse de liberté.
Cette terre avait été foulée par des générations et elle y portait les stigmates : arbres majestueux y lovaient des secrets d’alcôve. Ils avaient dû bercer nombre d’enfants car une balançoire s’y dodelinait encore avec langueur au son de la brise de cet après-midi de printemps.
Je t’ai choisi, tu m’as choisi.
J’ai voulu ardemment, farouchement, te laisser dans ta superbe, dans ce jus d’humanité mais ;
mais il en est autrement de nos jours.
Il m’a été vital de te définir des limites : limites « rempart »? limites « respiratoires »? où et comment définir son territoire sans être confondu au jardin d’à côté, aux mauvaises herbes, aux ronces, au bitume, à la destruction massive.
Certains ancêtres avaient pris trop d’ampleur. Quel choix lourd de conséquence d’opter pour la lumière et ne pas laisser l’ombre transgénérationnelle imposer sa loi.
Te préserver, mais te laisser respirer, évoluer, rencontrer ta nature profonde, en lien avec les jardins, les essences alentours … pour m’épancher, m’y assoupir, m’y accueillir …
L’espace est défini, ni trop ouvert, ni trop fermé : équilibre fragile.
C’est le lieu des bruissements, des piaillements de nombre d’oiseaux et autres petits êtres malicieux.
Il est venu pour moi le temps d’y déposer les graines de mon passage, de ma génération … d’y laisser ma trace : ne pas gommer, mais transformer, sublimer …
Je te promets d’y mettre tout mon coeur car j’ai connecté ton importance.
Je vais continuer à apprendre à te rencontrer, à t épouser
Mon corps »
Christine Peres